Suite au décès de Louis de Male en 1384, le duc de Bourgogne Philippe Le Hardi (1363-1404) acquiert les comtés de Flandre et l'Artois, en raison de son mariage avec la fille du défunt comte, Marguerite. Au coeur de ces nouvelles acquisitions territoriales, Bruges occupe, avec Gand, une place structurante, qui explique l'installation régulière de la cour de Philippe Le Hardi et de ses successeurs : Jean Sans Peur (1404-1419), Philippe Le Bon (1419-1467) et Charles Le Téméraire (1467-1477).
Soucieuse de rationnaliser ses dépenses, la Chambre des Comptes de Flandre a produit de nombreux comptes de construction et de travaux portant sur les résidences des ducs de Bourgogne à Bruges, qui s'avèrent désormais être de précieux outils documentaires pour les historiens. La communication aura pour but de mettre en évidence l'économie de l'aménagement qui est à l'oeuvre à partir des travaux au sein des résidences et qui impacte fortement le cadre urbain dans lequel s'insère la résidence, en insistant notamment sur les relations entre pouvoir princier et autorités urbaines. Ces travaux sont en effet à l'origine d'opérations foncières qui impliquent des réorganisations de l'espace urbain ainsi que des phénomènes de polarisation socio-économiques que les sources permettent de mettre en lumière. Enfin, la présence ducale et l'aménagement des résidences contribuent également à l'essor économique local par un appel aux ouvriers du bâtiment locaux, mais également par la circulation de matériaux d'importation, mis en oeuvre dans un souci évident de magnificence. Par ailleurs, ces comptes, bien qu'écrits en français, recèlent de nombreux termes techniques en ancien flamand, dont il sera établi un glossaire pour les différents corps de métiers du bâtiment (charpenterie, maçonnerie, couverture...).
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