Le travail proposé entend analyser le parking souterrain projeté par Luigi Moretti à Rome, Villa Borghese. Il s'agit d'un cas intéressant dans le cadre des études sur l'Ambiance architecturale et urbaine ainsi que de l'Architecture des sens, en tant que contribution aux études de cas en matière d'architectures sonores manifestant une identité acoustique remarquable bien que n'étant pas destinées au son ou à la musique. L'ouvrage fait partie des dernières productions de cet architecte qui a contribué dans les années soixante à la concrétisation du statut actuel de la ville de Rome projetant des infrastructures dans des positions cruciales. Moretti veut redonner à la Villa Borghese son ancienne splendeur en la reliant au patrimoine historique et naturel grâce à un parking souterrain de 2000 places. Le projet, lancé en 1965 pour la “Società italiana Condotte per l'acqua” (Société italienne du réseau d'eau), se termine en 1972. Il bénéficie de la collaboration de l'ingénieur Renzo Rosi et de l'architecte Bruno Scafi, et se développe sur une aire d'environ 5 hectares. L'espace creusé est transformé en une cavité de ciment brut, articulée sur deux niveaux caractérisés par des plafonds bas combinant une trame à caissons ou de coupoles aplaties et soutenus par des piliers profilés. Un effet prononcé de réverbération sonore se produit, qui semble être le résultat équilibré de la géométrie et de la matérialité architecturales . Ce travail entend enquêter sur le rôle du son comme donnée projectuelle intentionnelle ou accidentelle, et souhaite comprendre comment il intervient dans l'histoire du projet et de la construction. L'intentionalité sonore du projet raffiné de Moretti sera recherchée à travers l'étude des documents d'archives de l'architecte et de la société de construction, ainsi qu'à l'aide des méthodologies exploratoires de l'effet identifié afin de fournir un résultat critique ainsi qu'un document sonore de l'ouvrage.