L'étude archéologique des charpentes de comble des Époques médiévale et moderne s'est particulièrement développée depuis deux décennies dans l'ouest de la France et plus particulièrement aux confins du Bassin parisien et du Massif Armoricain. L'association avec la dendrochronologie a permis de dater de façon précise une grande part de ces réalisations. Aux quelques deux cents charpentes étudiées en Anjou dont une grande majorité datée par dendrochronologie, viennent se rajouter quelques dizaines d'exemples dans les départements limitrophes. Ce corpus permet de mettre en évidence une évolution des techniques et des formes qui ne se superpose par directement sur celle classiquement reconnue pour l'architecture. Ainsi les grandes ruptures se situent dans la seconde moitié du XIIIe siècle puis au milieu du XVe siècle et un siècle plus tard. Au delà de ces éléments de chrono-typologie, on peut percevoir, au XIVe siècle, la naissance de formes particulières sur l'aire du Massif armoricain tandis qu'au XVe siècle les charpentes de combles montrent des dispositions particulières sur les franges du Bassin Parisien. Au XVIe siècle, c'est un modèle d'origine méridionale, probablement poitevine, qui apparaît. Ces grands ensembles de charpentes, plus fréquents dans le monde rural, évoluent parallèlement à une charpente que l'on pourrait qualifier de « traditionnelle » ou postérieurement « d'académique ». Ils traduisent, au-delà de la demande des commanditaires, la persistance des formes sur plusieurs générations mais aussi les courants d'influence et les circuits de formation des charpentiers.