Cette communication aura pour but, à partir d'un exemple local Ratiatum – Rezé, et plus particulièrement du site de Saint-Lupien, de présenter des modes architecturaux employés dans des quartiers gallo-romains à vocation artisanale et commerciale au Haut-Empire, loin de la vision générale laissée par les imposants monuments en pierre de taille parfois visibles de nos jours.

Cette architecture "du pauvre", pratique et modulable, très rarement conservée en élévation, fait en quelque sorte la synthèse entre des traditions constructives héritées de l'époque gauloise et l'introduction de techniques et de matériaux empruntés au monde méditerranéen. Elle témoigne également du savoir-faire de ses artisans constructeurs et de leur maîtrise empirique des règles architectoniques, de leur connaissance des qualités des matériaux, souvent issus d'un judicieux réemploi (préfigurant le développement durable), de leur approvisionnement, et de leur efficacité dans la mise en œuvre.

Volontairement, nous ne nous étendrons pas sur les maçonneries de pierre liées au mortier, bien documentées et dont l'usage s'est peu à peu étendu à la plupart des édifices à partir du IIe siècle de n. è. Nous mettrons plutôt l'accent sur la variété des modes de fondations plus frêles systématiquement destinées à supporter des élévations en matériaux périssables.

Pour ce faire, l'analyse archéologique nécessite de faire appel à une inéluctable part d'interprétation, afin de proposer certaines hypothèses de restitutions, puisant parfois dans des comparaisons éloignées géographiquement, voire chronologiquement.

E. Lanoë, INRAP – UMR 6566 CReAAH

O. de Peretti, Nantes Métropole – UMR 6566 CreAAH