À partir de la fin des années 1860, le Japon s'engage dans un projet de modernisation visant à le placer au même niveau que les grandes puissances internationales. Il sera réalisé au moyen d'un grand transfert des savoirs et des technologies qui s'étend de 1868 jusqu'à la période de l'Entre-deux-guerres, en étant concentré sur la zone de Tōkyō, et des grands ports de Yokohama, Kōbe et Nagasaki. Après l'industrie, le secteur de la construction subit une véritable révolution, avec l'importation des savoirs et des techniques de construction utilisant des matériaux modernes tels que le métal et le béton armé, dans le génie civil, les grands édifices, mais également l'habitat. La France et les États-Unis sont des interlocuteurs centraux de cette modernisation.
À travers les travaux de plusieurs architectes actifs au Japon dans la période des années 1920 et 1930, nous examinerons l'impact de l'arrivée des nouveaux matériaux et des nouvelles techniques sur la conception et la construction de maisons privatives à Tōkyō et sa région. En amont de la phase de construction sur le chantier, l'arrivée des nouveaux matériaux, principalement en provenance de l'Europe et des États-Unis aura un impact sur la transmission des savoirs via l'enseignement, sur le travail de conception au sein des agences d'architecture, et sur les usages lors de la phase de mise en œuvre sur le chantier. Organisée en trois parties, la communication abordera ces trois facettes du grand transfert des savoirs et des technologies, en revenant sur l'impact de ce phénomène dans l'enseignement donné à l'université impériale de Tōkyō, dans la conception de villas au sein des nouvelles agences d'architecture par des équipes internationales composées d'architectes et d'ingénieurs occidentaux et japonais, et dans la construction de ces villas par des constructeurs contrains de s'adapter à la mutation de leur métier.