Les traditionnelles lignes du temps de l'histoire des travaux publics durant la période concernée peuvent être mises en relation avec les données statistiques du secteur de la construction et celles plus larges de l'économie nationale et mondiale. Cette approche permet ainsi de visualiser l'impact des grands événements sociaux et économiques sur la santé du secteur, avec l'effet de retard classiquement rapporté.

Les « Golden Sixties » démarrent très mal en Belgique par une crise de l'industrie, du financement et une pénurie de main d'œuvre à la fin des années 50, mais également un climat politique et social difficile (grèves de 1961 et problèmes linguistiques). Les lois d'expansion économiques, d'abord politiquement très contreversées, seront malgré tout mises en application ainsi que les premières lois vers la régionalisation du pays. Les grands projets d'infrastructure, déjà élaborés et étudiés quelques années auparavant, seront progressivement mis en place grâce à une croissance économique de plus en plus favorable.

La première crise du pétrole en 1973, mais surtout l'abandon de la convertibilité du dollar US, n'empêcheront pas la Belgique de poursuivre les investissements « à contre-courant » dans ses infrastructures et à soutenir le pouvoir d'achat, au prix de taux d'intérêts couplés à une inflation très élevée et d'un endettement galopant.

Après une introduction sur l'évolution de l'industrie de la construction en regard des événements sociaux, économiques et politiques, seront abordés : les infrastructures de transports, d'énergie et les ouvrages d'art associés, les travaux fluviaux et portuaires, les bâtiments publics et le logement social. L'accent sera également mis sur l"évolution des techniques de construction, de la productivité sur chantier et de la conception architecturale et structurale.