Le chantier de construction entre XIe et XIIe siècle dans deux contextes insulaires : la Sardaigne et la Corse.
Alessandra Urgu  1@  , Paola Camuffo  2@  
1 : Archéométrie et archéologie : Origine, Datation et Technologies des matériaux  (Archéométrie)  -  Site web
Université Claude Bernard - Lyon I (UCBL), CNRS : UMR5138, Université Lumière - Lyon II, Università degli studi di Sassari
7 Rue Raulin 69365 LYON CEDEX 07 -  France
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CNRS : UMR6240, Université Pascal Paoli
UFR Drittu, Scenzi suciali, ecunòmichi è di gestioni 22, av. Jean Nicoli, BP 52 20250 Corti -  France

L'étude des techniques constructives des maçonneries en pierre et du chantier de construction a désormais atteint un développement remarquable. L'analyse des caractéristiques non seulement formelle d'un mur constitue la première étape de l'étude des stratifications constructives d'un édifice et permet de recueillir un ensemble remarquable d'informations.

Ces données, opportunément collectés, élaborés et classifiés, aident à établir des comparaisons objectives entre les différentes structures au sein d'un même territoire et de confronter les façons de construire aussi bien que d'organiser les chantiers dans des territoires adjacents. Cela a permis de mettre en évidence les similitudes et les différences, qui, bien qu'en partie liés aux ressources naturelles disponibles, sont en majorité dues à contraintes de type culturel et à l'existence ou non de relations politiques et économiques.

La Corse et la Sardaigne se présentent, pour ce type d'étude, des terres vierges. Les recherches récentes sur leur architecture religieuse du XIe-XIIe siècle ont apporté des nouvelles données grâce à l'archéologie du bâti et à une méthodologie fondée principalement sur l'étude des mesures des appareils et sur l'analyse archéométrique des mortiers. A été ainsi possible affiner la datation des techniques utilisées sur les chantiers médiévaux et, entre outre, prouver indéniablement comme la réapparition de l'opus quadratum et de particulières techniques de taille, la réintroduction de certains instruments, ainsi que d'échafaudages encrés aux murs, sont communes aux deux iles et sont dus à l'arrivé de différents groupes de bâtisseurs toscans, surtout de provenance pisane. Il s'agit de constructeurs itinérants qui se déplaçaient de la péninsule jusqu'à l'Elbe, puis en Corse et en Sardaigne. Cette provenance, théorisé par le passé sur la base de la comparaison des caractères stylistiques et de rares sources écrites, trouve maintenant un soutien toujours plus scientifique démontrant un lien fort entre l'arrivé de ces bâtisseurs et l'affirmation du pouvoir pontifical. 


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