En tant qu'historienne de l'architecture et des techniques, ayant investigué la question de l'histoire du chauffage des bâtiments en France sur la longue durée, j'ai croisé toutes sortes de personnages : inventeurs, ingénieurs, médecins, architects. Souvent, ils se prononcent sur l'intérêt ou non de l'étanchéité à l'air de l'édifice et l'importance de l'uniformité des températures intérieures. Depuis le XVIIIe siècle, cette thématique possède ses zélateurs : Jean-Simon Bonnemain, le marquis de Chabannes ; François Cointeraux et plus récemment Le Corbusier. Le phénomène culmine avec le premier bâtiment public étanche : le Centre à l'Énergie Atomique (CEA) à Saclay réalisé par Auguste Perret et l'ingénieur André Missenard (thermique et traitement de l'air). Ce bâtiment phare de l'après-guerre, véritable préfiguration de nos bâtiments étanches, dispose d'un système d'air conditionné en recyclage total, pour des raisons de sécurité. C'est également le premier bâtiment public où il était interdit de fumer, bien avant les législations sur la santé publique.
La tiédeur, ambiance égale, serait-elle la solution pour le confort et la santé ?
Là où le paquebot fait fantasmer les architectes, l'image du sous-marin fait fantasmer le thermicien, bien avant l'âge de la conquête spatiale...
À l'occasion du congrès, je compte présenter quelques cas représentatifs du XVIIIe siècle au CEA.
Cette proposition est issue d'un projet collectif et pluridisciplinaire, Confluence 2015 (risques, régulation, qualité), l'imaginaire de la maison étanche, HeSam Université, Cetcopra (Université de Paris I) Ecole Nationale supérieure d'architecture Paris La Villette.
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