Le moyen appareil. Du bloc informe au parallélépipède rectangle
Daniel Prigent  1@  
1 : Pôle archéologique de Maine-et-Loire
Service du Patrimoine départemental de Maine-et-Loire, Service du Patrimoine de Maine-et-Loire

 

Daniel Prigent

Pôle archéologique départemental de Maine-et-Loire, chercheur associé à l'UMR 6298 ArTeHiS

 

L'histoire des matériaux aux époques médiévale et moderne reste guidée par les sources textuelles qui fournissent des mesures précises (hauteur, longueur, épaisseur) lors de l'achat de lots de pierres à la carrière et par l'observation des productions depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Les pierres de construction sont ainsi considérées comme des parallélépipèdes rectangles réguliers parfaitement standardisées. Les observations réalisées en fouille et lors de travaux de restauration dans le Val de Loire, où règne un calcaire tendre Turonien, le tuffeau blanc, montrent en revanche qu'il n'en est rien pour le Moyen Âge et l'Époque moderne. Les blocs provenant des carrières sont alors, et depuis le début de la construction en pierre de taille en moyen appareil (Xe siècle), de taille variées dont seules les faces de parement sont soigneusement dressées, mais dont les hauteurs sont standardisées et la répartition des valeurs de longueurs s'étale de part et d'autre d'un ou deux modes, la dispersion variant dans le temps. Ce type de production entraîne une relation carrière-chantier fort différent de celui qui prévaudra à partir du milieu du XIXe siècle et qui conduira à l'abandon progressif des centres d'extraction traditionnels.

 

 

Mots-clés

Chantier, matériau, Val de Loire, Moyen Age, Époque moderne, XIXe siècle


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