À l'époque romaine, la gestion de l'eau en contexte urbain se traduit par la mise en place d'équipements hydrauliques qui témoignent de multiples innovations et permettent d'évaluer le niveau de romanisation des villes, tout en éclairant certains aspects de la vie urbaine. L'approvisionnement en eau peut ainsi revêtir plusieurs formes, depuis les plus élémentaires –récupération des eaux zénithales par des citernes ou des eaux souterraines par des puits – jusqu'aux plus sophistiquées avec les aqueducs. Dans ce dernier cas, l'eau conduite sous pression nécessite des aménagements spécifiques (canal, ouvrages d'art) et aboutit à un château d'eau depuis lequel elle est ensuite distribuée. Elle contribue ainsi à l'hygiène, au confort et à l'agrément, en alimentant des fontaines, des bassins ou encore des thermes. Dans un autre registre, une attention particulière est portée à l'évacuation des eaux usées et de ruissellement (égouts construits ou fossés) ou encore à la lutte contre les risques d'inondation lorsque les villes sont au contact de cours d'eau
Cette thématique est ici abordée à l'échelle d'une partie de l'ouest des Gaules romaines (Bretagne et Pays de la Loire), sous la forme d'une synthèse fondée sur la documentation archéologique. Cette dernière, aussi inégale et hétérogène soit-elle, fait apparaître la multiplicité des solutions techniques et des processus constructifs, en lien avec des paramètres d'ordre économique et social ou qui tiennent à l'approvisionnement en matériaux. Certains ouvrages relèvent d'initiatives privées, tandis que d'autres sont manifestement à mettre en relation avec des chantiers publics.