Autonomie versus interdépendance, quelle expression pour les colonnes des ossatures métalliques au XIXe siècle ? Le cas de Louis Auguste Boileau.
Laurent Koetz  1, 2@  
1 : ENSA Marne-la-Vallée
Ministère de la Culture et de la Communication
2 : Architecture, Urbanisme, Sociétés  (AUS)  -  Site web
Ecole d'architecture Paris-Malaquais, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC), Université Paris X - Paris Ouest Nanterre La Défense, Université Paris VIII - Vincennes Saint-Denis, CNRS : UMR7136, Ecole d'architecture Paris-Belleville
EA de Paris-Belleville 78-80 rue Rébeval 75019 Paris -  France

Dans les systèmes à ossature métallique qui se développent au xixe siècle, la réduction de la masse des supports pose le problème de leur stabilité. Contrairement aux colonnes de pierre se soutenant généralement par elles-mêmes, les supports métalliques ont besoin de contreventements pour s'opposer aux efforts horizontaux. Les concepteurs rencontrent alors la question de l'expression à donner à ces colonnes : doivent-elles encore s'inspirer des modèles en pierre ou au contraire s'en affranchir pour exprimer leurs relations de dépendance aux autres parties du système ?

L'œuvre de l'architecte Louis Auguste Boileau (1812-1896) témoigne exemplairement de ses interrogations. Prenant appui sur l'architecture médiévale, Boileau imagine autour de 1850 un système constructif original fondé sur l'imbrication de voûtes nervurées portées par des colonnes de dimensions variables. Si dans ses dessins préparatoires, l'architecte prend soin de donner aux supports une unité identifiable, il n'en demeure pas moins qu'ils participent d'un ensemble interdépendant d'éléments architectoniques. Dans les systèmes qu'il imagine ultérieurement une dualité comparable se perçoit entre l'autonomie formelle donnée à la colonne métallique et la réalité de la continuité entre les éléments de l'ossature.

Nous aimerions alors nous interroger sur la spécificité des réponses apportées par Boileau, en particulier questionner l'évolution des solutions, leur possible regroupement en famille de projets, leurs relations éventuelles aux expérimentations d'autres constructeurs. Pour mener cette étude nous nous appuierons sur l'important fonds de dessins conservé à la bibliothèque de l'École Nationale des Beaux-arts à Paris qui comporte plusieurs ensembles de planches de détails d'exécution des projets de Boileau.


Personnes connectées : 1 Flux RSS