Le Val de Bièvre à Paris fut le lieu de différentes pratiques architecturales et urbaines qui ont successivement transformé les berges de la rivière depuis les origines de Lutèce et Paris. Ces différentes pratiques se sont confrontées les unes avec les autres, en créant des quartiers (Croulebarbe, Les Gobelins, Faubourg Saint-Marcel) mais en créant aussi des activités industrielles et artisanales telles que meuniers, teinturiers, bouchers, tanneurs, mégissiers, peaussiers, blanchisseuses, glaciers et tapissiers (Manufacture des Gobelins). Au fil des ans, différents projets se sont succédés, depuis un projet de gare d'eau à l'embouchure de la Bièvre sur la Seine, un projet de halles aux vins, le viaduc de la rue de Tolbiac et jusqu'au comblement de la rivière et sa transformation en égout sous la pression des hygiénistes au XIXe siècle. On retrouve encore actuellement sa trace dans le tissu urbain car les environs de la Bièvre furent l'objet de nombreuses constructions à différentes époques, comme le Moulin des Prés, le Moulin de Croulebarbe, la Manufacture des Gobelins, le château de la Reine Blanche, et le canal des Victorins dont la présence est directement liée à la rivière. Cette étude, dans une perspective historique, tente de montrer que malgré sa disparition en tant que rivière, la Bièvre a profondément marqué le tissus urbain, elle constitue une mémoire urbaine, chère a J-K Huysmans, qui a plaidé souvent sa cause « Elle n'est qu'un fumier qui bouge ! Mais elle arrose les derniers peupliers de la ville ».
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