Une des clés de l'art de bâtir réside dans la connaissance de la mesure. Or, ce savoir issu des mathématiques a constitué une littérature publiée dès les débuts de l'imprimerie à travers l'Europe. Notre propos sera de reconstituer ce corpus et de l'analyser. Quels sont les métiers des auteurs et le public destinataire ? Sur le plan formel, comment sont constitués les ouvrages ? Sont-ce des livres tenant dans une main tels des manuels pratiques ou bien des traités plus théoriques, réflexifs, consultables en dehors des chantiers sous forme d'in-folios ou bien encore un entre-deux ? Quels types de langage utilisent-ils, du texte, des figures, des formules ? Donnent-ils la possibilité de s'entrainer au calcul par des exercices ou se présentent-ils comme des guides de calcul ? Sont-ils des publications autonomes ou s'accrochent-ils à la littérature architecturale, ingénieuriale, mathématiques ou juridiques ? Sur le fond, sont-ils destiné à calculer la performance de travail des ouvriers ou à mesure les unités de l'objet travaillé, en particulier la pierre ou le bois ? Et les prix unitaires délivrés parfois se réfèrent à quel marché ? Les techniques exposées tiennent-elles compte de l'évolution des sciences mathématiques en particulier au XVIIe siècle avec le calcul infinitésimal ? Le calcul est-il exacte, algorithmique ou conventionnel et le cas échéant quel est la nature des conventions suivies ? Leurs finalités didactiques et d'action se doublent-elles d'une volonté assumée de normalisation des pratiques ou interviennent-elles après une réforme officielle des structures ? Comment interagissent les ouvrages de toisé face à la dépendance de la mesure par rapport aux normes locales, régionales voire nationales ? S'octroient-ils des champs géographiques d'application restreints, le cas échéant et de manière implicite ou explicite ? Quelles autorités politiques sont-elles impliquées dans le choix des mesures et garantes de tels choix auprès des usagers des toisés ?
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